Colchicine : rupture de stock
La colchicine Opocalcium 1 mg est en rupture de stock sans date de retour connue. Une alternative italienne est disponible de manière limitée, et des recommandations spécifiques sont proposées selon les...
Il est reconnu que la contraception hormonale (CH) est associée à un surrisque de thrombose veineuse chez la femme en âge de procréer.
Amani MEAIDI et coll.
BMJ 2023;382:e074450 / doi : 10.1136/bmj-2022-074450
La prise prolongée d’AINS, et particulièrement des inhibiteurs préférentiels de COX2, est associée à un surrisque de thrombose artérielle et est présumée associée à un risque de thrombose veineuse.
Les auteurs de l’étude se sont attachés à étudier l’impact de l’association contraception hormonale et AINS sur la survenue de thromboses veineuses profondes chez les femmes jeunes.
Ils ont constitué une cohorte de 2 millions de femmes de 15 à 49 ans, correspondant à 21 millions patientes-années pour comparer la survenue d’une thrombose veineuse profonde et/ou d’une embolie pulmonaire, entre les femmes ne prenant ni CH ni AINS et celles prenant une CH, un AINS ou les deux (pendant au moins 1 semaine).
Le risque relatif après ajustements multiples, de faire une thrombose veineuse est de 4,1 sous contraception à haut risque, de 7,2 sous AINS et de 44,8 sous contraception à haut risque et AINS. L’AINS le plus à risque est le diclofenac avec un RR de 12 versus 6,6 pour le naproxène.
Bien que les mécanismes d’hypercoagulabilité sont encore mal connus, bien que le statut de fumeuses et d’obèses n’apparaît pas dans cette étude, la méthodologie rigoureuse et le nombre de patientes de cette étude laissent penser que ces résultats sont à considérer dans la prescription des AINS.
En pratique, il n’est pas question de remettre en cause l’usage des AINS chez les jeunes femmes mais d’alerter les praticiens sur la nécessité d’évaluer le risque individuel de thrombose veineuse (obésité, sédentarité, tabac, contraception hormonale, antécédent de thrombose veineuse) avant de prescrire un AINS chez une jeune femme. Si un facteur de risque existe, il faut certainement réserver la prescription d’AINS au cas où il n’y a pas d’alternative therapeutique, préférer éviter le diclofenac, prévenir la patiente et la surveiller.
La règle de prescription des AINS : dose la plus faible possible et durée la plus courte possible, restant toujours la règle primordiale.